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Il y a beaucoup de morts dans le journal d'hierEt beaucoup de misère mais partoutBeaucoup de gens qui restent indifférentsLe lendemain tout semble déjà moins graveJe ne voudrais pas que tu vieillisses trop viteAvant que nous ayons eu le temps de nous arrêterEt de nous dire : nous sommes heureuxQue nous nous regardions encore une foisDans le miroir amoureux des souriresQue je te trouve belle encore une foisJe veux encore du temps pour offrirTon corps aux regards de passageGens de passage prenez cette femmePossédez-la un jour elle ne sera plus rienMontre-toi nue danse pour euxPossédez-la qu'elle demeureEt demeure l'empreinte de ses doigts dans le solJe sens maintenant que tout va un peu plus vitePourtant nous avons juste trente ansJe m'arrête et je te regardeAi-je assez profité de toi ?J'arrête le monde et je regardeCar il est plus que temps aujourd'hui de vivreJe cherche à écrire de plus en plus simplementJe me préoccupe moins des rimes et des rythmesCar il est plus que temps aujourd'hui de vivreDe repousser la porte que quelqu'un ferme sur nousinéluctablementDans le journal d'hier beaucoup de mortsEt puis partout beaucoup de gens indifférentsNous sommes peu nombreux à veillerNous tenons la lampe alluméeNous repoussons de toutes nos forces le sommeilEt la lampe nous fait les yeux brillantsNous tenons la lampe alluméeNous ne vieillissons pas
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