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Cinquante ans de poussées, d'arrêts de marche encoreMoissonner chez les autres sans avoir droit au grainDéfendre des pays qui voient votre bienLeur bâtir des maisons et puis coucher dehorsSonner cloches le jour, fêter des inconnusLeur tresser des couronnes, n'être pas reconnuOuvrir chemin de fer, jamais prendre le trainPorter l'eau au désert, prise à votre moulin.Raconter ses misères pour que monsieur s'amuseTout en m'applaudissant, il fait taire ma museAu sommet de nos rêves, bien perché, le rapaceQui bondira soudain sur tout bonheur qui passeJ'ai enrichi des gens qui en ont profitéEt que me reste-t-il après tant de batailles ?Me reste toi, mon souffle, mon enfant, mon étéQue je garde caché au fond de mes entraillesEt s'ils prennent un jour, c'est eux qui tomberontN'y aura plus de chant, n'y aura plus de pontBlessée, tu reviendras et nous repartironsPour la centième fois, ferons neuve chanson
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